TRUCS ET CONSEILS POUR CUEILLIR ET MANGER LA FORÊT

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On oublie souvent que le premier garde-manger, c’est la nature. Avant les champs, les grandes cultures et les élevages, il y avait la forêt, les plaines ainsi que les plans et cours d’eau. Encore aujourd’hui, les milieux sauvages, et notre cours parfois, regorgent de produits comestibles ! Il ne suffit que de regarder autour de nous avec des yeux nouveaux pour prendre conscience de la diversité de produits consommables dans la forêt et souvent à deux pas de nos habitations 

Plaisir et confiance, pour une cueillette réussie 

Avant d’aller plus loin, il est important d’aborder le point de la sécurité. En nature, il n’y a pas de « je pense que c’est ça, je vais le manger et au pire …» car le « au pire » peut finalement être une plante ou un champignon très toxique ou urticant. Il faut être absolument certain.e de notre découverte avant de consommer ce qu’il y a devant nous. Prendre des cours d’identification et aller cueillir avec une personne spécialiste est essentiel pour s’assurer de prendre les bonnes plantes. 

Un autre aspect important est de toujours laver les plantes et les champignons cueillis avant de les manger. Qui sait si un insecte n’a pas pondu ses œufs dessus ou si un cerf ne s’est pas soulagé au-dessus de ces fraises ! 

Dans le Bas du Fleuve ici, sur le bord de la route, face à la montagne dans le bas du fleuve on peut cueillir des fraises des champs. Les mûres sont rouges et plus jeunes blanches. Plus tard dans la saison, les framboisiers, mûriers, rosiers et quatre-temps pourrons satisfaire nos papilles gustatives. 

Ce que l’on peut découvrir 

Revenons maintenant au plaisir de la cueillette. C’est parfois inimaginable tout ce que l’on peut récolter en variété, en une seule sortie. Il y a des champignons comestibles comme les pleurotes, des fruits tels les fraises sauvages, des légumes racines comme la carotte sauvage, des feuilles telles celles des oxalis, fleurs comme celles des rosiers… Il y en a pour tous les goûts !  

Plusieurs guides d’identifications des plantes indigènes comestibles sur notre territoire sont disponibles. Forêt: Identifier, cueillir, cuisiner de Gérard Le Gal et Ariane Paré-Le Gal est un bon exemple. Il y a aussi plusieurs formations offertes pour en apprendre plus sur ces espèces, les identifier sur le terrain et comment les cuisiner. De quoi avoir envie de partir en randonnée tout de suite. 

Dans une cours en Estrie, il y a par exemple des oxalis. Les feuilles ont une saveur acidulé qui est excellente pour assaisonner des salades, pour faire du pesto, ou simplement à déguster seul !

Penser à la nature aussi  

Un concept clé de la croissance d’un écosystème, c’est la pérennité. Pour qu’une plante croît, produise des fruits et que d’autres poussent au cycle suivant, il faut que l’espèce possède assez d’individus. Lors d’une cueillette, il ne faut pas seulement penser à nous, mais aux autres et à la forêt. Si l’on ramasse et laisse le ¾ de la population, il ne va pas nécessairement repousser le ¾ l’année suivante.  

Certaines plantes peuvent prendre plusieurs années avant de produire des fruits. C’est le cas de l’ail des bois qui voit ses populations diminuer dangereusement avec la cueillette, puisqu’elles prennent 7-10 ans avant de pouvoir se reproduire. La vie peut-être être imprévisible. Plus une population est petite, plus elle est à risque des intempéries de la nature. Alors, vaut mieux cueillir moins et avoir un « spot » connu à retourner à chaque année que de tout ramasser une fois et revenir les mains vides les années suivantes. 

Diversité sur le sol au bord de la route, attenante à  la forêt

Finalement, découvrir les plantes comestibles qui nous entourent peut nous rendre plus tolérants à la présence des dites mauvaises herbes. Par exemple, la Lierre terrestre, un couvre sol qui dérange plus d’un.e dans le gazon, est en fait une fine herbe agréable à cuisiner. Je vous souhaite des recettes exceptionnelles et des promenades agréables en nature, bonne cueillette ! 

 

 Texte et images d’Audrey Thériault