LES SERPENTS DU QUÉBEC

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Un animal svelte comme une tige au vent, qui se déplace comme les vagues sur l’eau et qui se faufile entre les obstacles. Et oui, il s’agit du serpent! Saviez-vous qu’il y a huit espèces de serpent au Québec? Elles portent cependant toutes le nom de couleuvre.  

Le nom couleuvre est donné à une famille spécifique de serpents. Cette famille est considérée la plus évoluée des serpents et aussi la plus diversifié. Au Québec, nous avons la chance d’avoir huit espèces de couleuvre, heu… de serpents. [1]

  • Couleuvre brune
  • Couleuvre à collier
  • Couleuvre d’eau
  • Couleuvre mince
  • Couleuvre rayée
  • Couleuvre tachetée
  • Couleuvre à ventre rouge
  • Couleuvre verte

La couleuvre brune est menacée, la couleuvre d’eau et la couleuvre tacheté sont vulnérables et trois autres espèces sont susceptibles d’acquérir le statut vulnérable ou menacé au Québec [2]. 

Couleuvre rayée, Bureau d’écologie appliquée et T2 Environnement

 

Dans la peau d’un serpent 

Les couleuvres, comme les autres serpents muent. Cela veut dire qu’elles se débarrassent de leur vieille couche de peau. On appelle cette peau l’exuvie. Les jeunes serpents en produisent plusieurs au cours de leur première année de vie, puisqu’ils grandissent vite.   

Pour croitre, les serpents du Québec, dès le plus jeune âge, se nourrissent de proies vivantes. Seule la couleuvre tachetée fait exception puisqu’elle les étouffe. Chaque espèce a ses préférences alimentaires qui va des grenouilles, salamandres et crapauds, aux rongeurs, en passant par les insectes, escargots et/ou vers de terre. 

Pour engloutir des proies parfois plus grosses que leur tête, les serpents ont une mâchoire amovible et des ligaments flexibles. Il leur manque aussi un os, le sternum, pour laisser toute la place aux repas. [1]

Couleuvre à ventre rouge, Bureau d’écologie appliquée et T2 Environnement

 

Onduler dans son environnement 

La langue des serpents est en forme de Y allongé. On l’appelle bifidée puisqu’elle est coupée en deux à son extrémité. Pour se repérer dans l’espace, la langue est très utile. Les serpents la lancent dans les airs et l’apporte ensuite aux cavités nasales. Ainsi, la langue collecte des molécules d’odorantes qui informent le serpent de ce qu’il y a autour de lui. 

Lorsqu’un serpent se sent menacé, qu’il se fait prendre ou qu’il a peur, il libère un liquide nauséabond. L’odeur est si désagréable qu’elle fait aussi fuir les humains! D’autres mécanismes de défense existent selon les espèces. Certaines vont mordre, mais les couleuvres au Québec ne sont pas venimeuses. Une morsure ne sera pas plus dangereuse que celle d’un chat.  [1]

Couleuvre à ventre rouge, Bureau d’écologie appliquée et T2 Environnement

 

Se réchauffer au soleil 

Les serpents sont incapables de réguler la température de leur corps comme le fait l’humain. Ils ont besoin de la chaleur du soleil pour se réchauffer. C’est pourquoi on en voit parfois sur des roches l’été. Au Québec, l’hiver, les serpents se cachent sous terre dans des terriers et hibernent comme les ours. Ces abris se nomment hibernacles. 

Il est possible d’observer les couleuvres dans bien des endroits. Certaines vivent dans les champs, les friches ou dans les milieux perturbés, d’autres préfèrent la forêt et d’autres encore s’installent dans les milieux humides et hydriques, soit : étangs, marais, tourbières ou au bords de lacs et rivières. [1] Apprenez à les reconnaitre à l’aide de L’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec. 

Abri artificiel sur le terrain, image de T2 Environnement

T2 réalise souvent des inventaires de couleuvres sur le terrain. Nous procédons par deux méthodes d’inventaire soit la recherche active et la mise en place d’abris artificiels. La recherche active consiste parcourir le site et soulever tous les abris potentiels où les couleuvres pourraient se cacher. Il faut aussi être alerte et constamment regarder le sol, puisque l’on voir parfois des couleuvres en déplacement. Pour la mise en place d’abris artificiels, on installe des bardeaux d’asphalte dans les habitats propices aux couleuvres et on va voir qui s’y est installé.  

 

 

[1] J.-F. Desroches et D. Rodrigue. (2004). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes.  Quintin. Waterloo. 288p.

[2] Gouvernement du Québec. (2024). Liste des espèces fauniques. [En ligne]. https://www.quebec.ca/agriculture-environnement-et-ressources-naturelles/faune/animaux-sauvages-quebec/liste-des-especes-fauniques?no_cache=1&tx_solr%5Bfilter%5D%5B0%5D=species_interest%3ACouleuvres

 

Texte de Audrey Thériault