Pollinisateurs butinant un chardon

Les abeilles sauvages, ces précieuses alliées

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Lorsque l’on pense aux pollinisateurs, il nous vient souvent en tête l’abeille mellifère et la production de miel… ou encore les baklavas. Toutefois, ce vaste sujet est bien plus complexe qu’il n’y parait et bourdonne de mythes à déboulonner.

D’abord, au Canada seulement, on dénombre 855 espèces d’abeilles, ce qui comprend les abeilles sauvages, les bourdons et l’abeille mellifère (Pindar et coll., 2017). Ces précieuses alliées sont responsables de la pollinisation de 70% des végétaux cultivés mondialement pour l’alimentation humaine.

Les pollinisateurs jouent également un rôle majeur dans la santé des écosystèmes naturels en pollinisant des espèces végétales sauvages. Ils participent donc, de façon indirecte, à l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, à la stabilisation des sols, à la survie de nombreuses espèces fauniques et floristiques et végétales ainsi qu’à tous les autres services que peuvent fournir les écosystèmes (Wojcik, 2013).

Tout comme l’abeille mellifère, les pollinisateurs sauvages sont en déclin partout dans le monde. La perte d’habitats, l’introduction de maladies et de parasites, les pesticides, le manque de diversité florale, la compétition avec les pollinisateurs exotiques, les cultures transgéniques, les changements climatiques et la pollution sont toutes des causes probables.

Afin d’aider ce groupe faunique, diverses initiatives sont mises en place dont la création de prairies fleuries et l’installation d’hôtels à insectes. L’amélioration des habitats favorables aux abeilles sauvages est effectivement un des éléments clés pour freiner leur déclin. Toutefois, avant de mettre en place des aménagements destinés à ce groupe faunique, il importe de comprendre les conditions d’habitats recherchées et connaitre certains pièges à éviter.

Grosso modo, 70% des hyménoptères pollinisateurs (abeilles et bourdons) sont terricoles (nichent dans de sol) et 30% sont xylicoles (nichent dans le bois). Ainsi, il importe de prévoir la mise en place d’un sol dans lequel des espèces terricoles pourront creuser accessible toute la durée de la période de reproduction ainsi que des espèces de plantes favorables à la confection de nids. Ensuite, il importe de fournir une alimentation diversifiée disponible du printemps à l’automne. À ce sujet, il est constaté que les sites comptant une dizaine d’espèces mellifères et plus possèdent une communauté de pollinisateur plus diversifiée. Finalement, les abeilles ont besoin d’un accès à de l’eau de qualité.

Finalement, la mise en place d’hôtels à insectes peut s’avérer plus nuisible qu’aidante. En effet, ces structures concentrent les pollinisateurs, mais aussi leurs parasites, ce qui peut nuire aux pollinisateurs. Il apparait bien souvent plus avantageux de créer des habitats naturels ou d’améliorer ceux déjà en place que de mettre en place des structures artificielles.

Ces quelques lignes, espérons-le, auront piqué votre curiosité et vous inciteront à vous documenter sur les façons de contribuer à la santé des populations de ce groupe faunique. Il est aisé d’intégrer des aménagements simples et peu onéreux favorables à ces espèces dans vos projets. N’hésitez pas à nous contacter pour toute question, c’est avec plaisir que nous exploreront avec vous les possibilités de bonification des aménagements en place ou de création de nouveaux habitats.