CONSERVATION, RÉHABILITATION, RENATURATION ET RESTAURATION; QUATRE TERMES À CONNAÎTRE

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L’être humain est le principal utilisateur de l’environnement. Très peu de milieux naturels ont échappé à ses diverses interventions: chasse, pêche, loisirs, exploitation agricole, forestière ou minière, développement urbain, empiétement sur les milieux riverains et aquatiques, assèchement de terres humides, etc. MELCCFP, 2023 [1]. 

Nous avons transformé notre territoire au gré de nos besoins, parfois en oubliant ceux de la nature. Aujourd’hui, nous avons l’obligation d’en prendre soin et de la prioriser dans nos décisions. Les quatre termes suivants sont des actions pour mettre la nature en premier plan, les connaissez-vous ? 

MISE EN PLACE DE BANCS D’ESSAI POUR LA GESTION DIFFÉRENCIÉE DE LA VÉGÉTATION – HYDRO-QUÉBEC, T2 (2023 – en cours)

 

Conservation 

La conservation est l’action de garder quelque chose dans son état initial. La conservation écologique consiste à protéger et conserver des milieux naturels tels qu’ils sont. Aucune construction n’est possible ou autre modification du territoire. 

La conservation, c’est aussi reconnaitre les bénéfices intrinsèques de la nature. Mettre en premier plan sa valeur biologique et écologique, plutôt qu’économique. C’est voir la nature comme faisant partie de notre patrimoine; nous possédons des « musées naturels » [1]. 

Il est possible de conserver toutes sortes de milieux naturels : milieux humides, forêts, lacs, etc. Parfois, c’est pour protéger une espèce faunique, comme la tortue-molle à épines, ou floristique, comme l’asclépiade de l’intérieur, menacées ou rares[2] 

Au Québec et au Canada, nous avons une multitude d’organismes de conservation, en voici quelques-uns : Conservation Nature Canada, Réseau des milieux naturels protégés, Corridor Appalachien, Fondation de la Faune du Québec, etc. 

Canards illimités

INVENTAIRE DE TORTUES ET PLAN D’AMÉNAGEMENT POUR LA MISE EN PLACE DE SITES DE NIDIFICATION POUR DES TORTUES, T2 (2016)

 

Réhabilitation 

Il y a réhabilitation, lorsqu’un terrain et/ou les eaux souterraines et de surface sont contaminées. Le but de la réhabilitation est de permettre redonner un usage au terrain; industriel, résidentiel ou autre. Depuis, 1988, nous avons une Politique de réhabilitation des terrains contaminés. Cela a permis à travers le temps de développer une expertise en traitement des sols contaminés.[3] 

La nature est principalement contaminée par les activités humaines. Les milieux contaminés ont des impacts négatifs sur la santé humaine et l’environnement. Toute industrie qui, au cours de ses activités, contamine le sol ou les eaux, doit le réhabiliter. C’est la responsabilité du pollueur de payer pour sa contamination, que ce soit un déversement accidentel spontané ou une contamination due aux activités quotidiennes. [3]

La réhabilitation tente de retrouver l’état initial du milieu (sol, eaux souterraines ou eaux de surfaces) quant à ces caractéristiques physiques et chimiques. [3] Lorsque l’état initial est impossible à retrouver, c’objectif devient de retrouver les fonctions écologiques. 

  

Renaturation 

Ce terme est principalement utilisé en France, et peu au Québec. Il s’agit du retour à la nature. La renaturation comprend toutes les actions qui permettent de réduire l’impact humain sur un lieu.[4] 

Opposé au concept d’artificialisation, la renaturation prend un lieu anthropisé et y ajoute des éléments naturels. La renaturation est souvent utilisée en ville; revégétaliser des espaces pour diminuer les ilots de chaleur, par exemple. [4]

La renaturation est possible pour un sol ou bien pour un milieu aquatique. Le terme est large et peut faire référence à plusieurs actes : planter des fleurs favorables aux pollinisateurs le long des trottoirs, redonner à un cours d’eau linéarisé un cours d’eau redressé lors d’activités anthropiques et ainsi lui donner un mouvement plus naturel ou encore introduire des espèces indigènes dans un boisé malmené. [4]

Roseau commun, un espèce exotique envahissante

PLAN DE RESTAURATION DE L’ÎLOT BOISÉ SITUÉ À L’INTERSECTION DE LA RUE LIONEL-DAUNAIS ET DU BOULEVARD DE MONTAGNE À BOUCHERVILLE, T2 (2020)

 

Restauration 

La restauration écologique, c’est prendre un milieu naturel perturbé et lui redonner un état d’équilibre. Parfois, ce peut être de retourner à l’état précédant une perturbation, comme un boisé coupé pour installer des sentiers multifonctionnels et revégétalisé à la suite de la fermeture du site. Dans d’autres cas, la restauration donne une nouvelle vie, bien différente du passé de l’endroit. Dans tous les cas, l’objectif est la recherche d’un équilibre dynamique. Cet équilibre s’atteint lorsque : 

  • Plusieurs espèces interagissent entre elles; 
  • plusieurs fonctions écologiques sont remplies, comme filtrer l’eau on polliniser les fleurs;  
  • les perturbations, ne vont pas l’affecter à long terme. [5]

RESTAURATION ET CRÉATION DE MILIEUX HUMIDES ET HYDRIQUES AVEC LA VILLE D’OTTERBURN PARK, T2 (2019 – en cours)

 

Plusieurs entités travaillent sans relâche pour nous offrir plus de milieux naturels en santé. T2 participe à cela. Un bon exemple est le projet de restauration et création de milieu humide et hydrique à Ottoburn Park. Leurs cours d’eau et milieux humides étaient fortement perturbés par l’agriculture et l’urbanisation. L’objectif était de redonner les fonctions écologiques du milieu. Visitez notre section Réalisations pour voir ce projet et tous les autres. 

 

 

[1] Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. (2023). Ces habitats protégés au Naturel. [En ligne]. https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/reserves/index.htm#:~:text=Word%2C%20120%20ko)-,Qu%27est%2Dce%20qu%27une%20réserve%20écologique%3F,présentent%20des%20caractéristiques%20écologiques%20distinctives. 

[2] Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. (2022). Liste des espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables ou susceptibles de l’être. [En ligne]. https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-designees-susceptibles/index.htm 

[3] Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques. (2021). Guide d’intervention Protection des sols et réhabilitation des terrains contaminés. [En ligne].  https://www.environnement.gouv.qc.ca/sol/terrains/guide-intervention/guide-intervention-protection-rehab.pdf 

[4] Géoconfluence – Ressource de géographie pour les enseignants. (2023). Renaturation. [En ligne]. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/renaturation#:~:text=La%20renaturation%20désigne%20une%20large,espace%20perçu%20comme%20trop%20artificiel. 

[5] Gouvernement du Canada. (2008).  Principes et lignes directrices pour la RESTAURATION ÉCOLOGIQUE dans les aires naturelles protégées du Canada. [En ligne]. https://parcs.canada.ca/nature/science/conservation/ie-ei/re-er/pag-pel#   

 

Texte de Audrey Thériault