Chat domestiques et errants, toujours des prédateurs
Nous les aimons nos chats! Ils sont si mignons et c’est tant agréable de les caresser! Pourtant, on oublie parfois, qu’à la base, ce sont des animaux sauvages et des chasseurs, de farouches prédateurs de nombreuses espèces. De plus en plus d’études scientifiques cherchent à démystifier l’impact des chats sur la biodiversité. Précisément, quelle part de la mortalité est associé à ces animaux et comment cela module l’écosystème ? Comment pouvons-nous individuellement aider à limiter la chasse féline, sans se départir de notre animal de compagnie?
Les chats domestiques
Le chat domestique, de son nom scientifique Felis catus, est considéré comme l’une des 100 espèces exotiques envahissantes par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) [1]. Qui aurait cru que Grisou soit si dommageable pour le maintien de la biodiversité? C’est lorsque les chats domestiques sont laissés dehors sans surveillance qu’ils chassent les espèces locales, et ce, même si on le nourrit bien [2].
Au Québec, plus du tier des foyers ont au moins un chat [3]. Une étude a estimé qu’il y a entre 1,4 et 3,7 milliards d’oiseaux ainsi que 6,9 à 20,7 milliards de petits mammifères qui meurent chaque année à cause des chats domestiques aux aux Etats-Unis [4]. Au Royaume-Unis, un chat domestique tue de 4 à 8 proies par année [2]. Toutefois, ce ne sont pas tous les chats domestiques qui chassent à la même intensité. Une étude sur un an en Nouvelle-Zélande a observé que deux chats sur trois ne ramènent jamais de proies, mais que 21% des chats ramènent plus d’une proie par mois [5], quoi que cela ne veut pas dire que nos chers animaux ne se régalent pas sans notre présence! Cependant, les oiseaux ciblés par les chats étaient les plus faibles, soit ceux qui seraient tout de même mort d’une autre cause dans un temps rapproché [2].
Les chats domestiques errants
Ailleurs dans le monde comme au Québec, le nombre de chats errants augmente parce que certains chats domestiques ne sont pas stérilisés et parce que certaines personnes abandonnent leur chat dans des milieux naturels. Ceux-ci ont la capacité de vivre dans toutes sortes de milieux, notamment, urbains, ruraux ou forestiers [2]. Le chat est opportuniste et généraliste dans son mode d’alimentation. Ainsi, il chasse une grande diversité de proies, notamment les mammifères et les oiseaux, mais aussi en moindre proportion les amphibiens, reptiles et invertébrés [4]. Les chats viennent donc compétitionner avec les autres prédateurs pour ces proies. Par exemple, au Québec, les chats compétitionnent avec les oiseaux de proies pour les rougeurs et autres petits animaux (gouv ou trouver la source de base). Les chats errants causent la majorité des mortalités, contre un petit pourcentage pour les chats domestique laissés dehors sans surveillance [4].
Pour réduire la prédation par les chats (domestiques et errants) :
Garder son animal à l’intérieur, le promener dehors avec une laisse ou le surveiller dans la cour;
Offrir un environnement stimulant à son félin (poteau griffoir, accès à la fenêtre pour observer dehors, cacher sa nourriture un peu partout dans la maison, lui fabriquer un enclos pour qu’il soit dehors en toute sécurité…).
Pour réduire le nombre de chats errants :
Ne jamais abandonner son animal dans un milieu naturel ou en ville;
Stériliser son animal avant qu’il atteigne la maturité sexuelle;
Identifier son animal avec un médaillon pour le retrouver facilement s’il s’échappe;
Ne pas nourrir les chats errants;
Capturer les chats errants et les mettre en adoption ou les garder dans des endroits intérieurs supervisés.
En bref, oui les chats laissés seuls en nature ont un gros impact sur la prédation, mais il existe des solutions pour diminuer le problème. Notre rôle est important dans cette problématique et il en vient à nous d’agir en conséquence. Le chat est l’un des animaux de compagnie le plus répandu, le chien étant le second. Laissé dehors sans surveillance, le chien a-t-il un impact semblable au chat sur les écosystèmes ?
[1] Global invasive species database. (2023). Species profile: Felis catus. ISSG – IUCN. http://www.iucngisd.org/gisd/speciesname/Felis+catus
[2] Baker, P. et al. (2008). Cats about town: is predation by free-ranging pet cats Felis catus likely to affect urban bird populations? Ibis Volume 150, Issue s1 p. 86-99 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/j.1474-919X.2008.00836.x
[3] Gouvernement du Québec. (2024). Chat domestique. Gouvernement du Québec. https://www.quebec.ca/agriculture-environnement-et-ressources-naturelles/faune/animaux-sauvages-quebec/liste-des-especes-fauniques/chat-domestique
[4] Loss, Scott R. et al. (2013). The impact of free-ranging domestic cats on wildlife of the United States.Nature Communications volume 4 no 1396. https://www.nature.com/articles/ncomms2380
[5] Heezik, Y. et al. (2010). Do domestic cats impose an unsustainable harvest on urban bird populations? Biological Conservation Volume 143, Issue 1, January 2010, Pages 121-130. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0006320709004133?via%3Dihub